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Les contrôleurs des transports terrestres tirent la sonnette d'alarme
Dans son édition du 1er juillet 2024, notre confrère Le Bulletin des Transports et de la Logistique donne la parole à Emmanuel Put, secrétaire général adjoint du syndicat des contrôleurs terrestres, et titre de façon explicite : « Il n'y a plus de pilote dans l'avion ».Emmanuel Put dresse un état des lieux alarmiste et, au nom des contrôleurs des transports terrestres, tire la sonnette d'alarme sur les conditions d'exercice de leurs missions. Il évoque la progression du cabotage illégal, les effectifs réduits, la doctrine inexistante pour appliquer le Paquet Mobilité, le dialogue de sourd avec l'administration centrale...
« Nous constatons une recrudescence du cabotage illégal et un recours massif à des conducteurs routiers issus du Turkménistan, voire de l'Inde, recrutés par des grands groupes européens pour les trafics internationaux », souligne-t-il, se demandant au passage comment certains États membres sont parvenus à obtenir les visas ad hoc. En parallèle, l'Espagne et le Portugal ont négocié des accords pour faciliter le recrutement de conducteurs marocains et en provenance d'Amérique latine.
Selon le secrétaire général adjoint du Safacct, si les contrôleurs terrestres sont de moins en moins nombreux, c'est que les départs au sein des Dreal ne sont pas suffisamment compensés par des recrutements. « Nous avons en réalité 380 à 400 contrôleurs sur le terrain (...). Et depuis janvier, le budget de fonctionnement dans les Dreal a été réduit de 10 à 15 % ».
380 contrôleurs en France n'est pas un nombre suffisant pour être à la hauteur du TRM (rien qu'en Roumanie, qui n'est pas un pays de transit comme la France, 450 contrôleurs sont sur le terrain). Il faut savoir que pour devenir contrôleur terrestre, il faut participer à un concours organisé au niveau bac +2. De catégorie B, il inclut une formation de 35 semaines.
On apprend aussi dans cette interview que depuis la pandémie, les forces de l'ordre n'effectuent plus de contrôles des temps de conduite et de repos sur route, pour des raisons budgétaires : le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaité investir dans un nouveau logiciel de contrôle des cartes conducteurs des chronotachygraphes. Les Dreal n'arrivent pas à se faire entendre par la Direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM), qui est « hors-sol » selon le représentant des contrôleurs. Résultat : comme il n'existe plus aucune répartition des tâches de contrôles sur routes entre les contrôleurs et les forces de l'ordre, de nombreuses infractions restent impunies.
En l'absence de doctrine communautaire assortie de directives nationales, chaque Dreal interprète par défaut le Paquet Mobilité, ce qui crée des disparités d'une Dreal à l'autre au préjudice des entreprises, notamment pour le contrôle du cabotage, le détachement de salariés et le retour du véhicule toutes les 4 semaines dans le pays d'origine.
Pour remédier à cette situation inquiétante, Emmanuel Put suggère la création d'une organisation nationale des contrôles qui piloterait les unités dans les différentes régions. Mais aucune réponse n'a été apportée à cette proposition par la DGITM. Autre piste : la création d'une agence européenne des contrôles qui piloterait les contrôles au plan européen dans un souci d'harmonisation. - MF
Dans son édition du 1er juillet 2024, notre confrère Le Bulletin des Transports et de la Logistique donne la parole à Emmanuel Put, secrétaire général adjoint du syndicat des contrôleurs terrestres, et titre de façon explicite : « Il n'y a plus de pilote dans l'avion ».Emmanuel Put dresse un état des lieux alarmiste et, au nom des contrôleurs des transports terrestres, tire la sonnette d'alarme sur les conditions d'exercice de leurs missions. Il évoque la progression du cabotage illégal, les effectifs réduits, la doctrine inexistante pour appliquer le Paquet Mobilité, le dialogue de sourd avec l'administration centrale...
« Nous constatons une recrudescence du cabotage illégal et un recours massif à des conducteurs routiers issus du Turkménistan, voire de l'Inde, recrutés par des grands groupes européens pour les trafics internationaux », souligne-t-il, se demandant au passage comment certains États membres sont parvenus à obtenir les visas ad hoc. En parallèle, l'Espagne et le Portugal ont négocié des accords pour faciliter le recrutement de conducteurs marocains et en provenance d'Amérique latine.
Selon le secrétaire général adjoint du Safacct, si les contrôleurs terrestres sont de moins en moins nombreux, c'est que les départs au sein des Dreal ne sont pas suffisamment compensés par des recrutements. « Nous avons en réalité 380 à 400 contrôleurs sur le terrain (...). Et depuis janvier, le budget de fonctionnement dans les Dreal a été réduit de 10 à 15 % ».
380 contrôleurs en France n'est pas un nombre suffisant pour être à la hauteur du TRM (rien qu'en Roumanie, qui n'est pas un pays de transit comme la France, 450 contrôleurs sont sur le terrain). Il faut savoir que pour devenir contrôleur terrestre, il faut participer à un concours organisé au niveau bac +2. De catégorie B, il inclut une formation de 35 semaines.
On apprend aussi dans cette interview que depuis la pandémie, les forces de l'ordre n'effectuent plus de contrôles des temps de conduite et de repos sur route, pour des raisons budgétaires : le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaité investir dans un nouveau logiciel de contrôle des cartes conducteurs des chronotachygraphes. Les Dreal n'arrivent pas à se faire entendre par la Direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM), qui est « hors-sol » selon le représentant des contrôleurs. Résultat : comme il n'existe plus aucune répartition des tâches de contrôles sur routes entre les contrôleurs et les forces de l'ordre, de nombreuses infractions restent impunies.
En l'absence de doctrine communautaire assortie de directives nationales, chaque Dreal interprète par défaut le Paquet Mobilité, ce qui crée des disparités d'une Dreal à l'autre au préjudice des entreprises, notamment pour le contrôle du cabotage, le détachement de salariés et le retour du véhicule toutes les 4 semaines dans le pays d'origine.
Pour remédier à cette situation inquiétante, Emmanuel Put suggère la création d'une organisation nationale des contrôles qui piloterait les unités dans les différentes régions. Mais aucune réponse n'a été apportée à cette proposition par la DGITM. Autre piste : la création d'une agence européenne des contrôles qui piloterait les contrôles au plan européen dans un souci d'harmonisation. - MF
Ce contrôle réalisé en 2016 réunissait les contrôleurs de la Dreal et les forces de l'ordre, celles-ci étant alors habilitées à effectuer des contrôles des temps de conduite et de repos sur route, ce qui n'est plus le cas car leur logiciel de lecture de carte conducteur n'est plus adapté ! (photo Fréor)
On sait maintenant que le lituanien Hoptrans a notamment recruté des Hindous, comme on l'avait annoncé il y a quelques mois.
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