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Actualités de la route et des transports


24 novembre 2025 - (64118)

FAIT DIVERS, SOCIÉTÉ

14 ans de prison pour un routier adepte de l'autodéfense

La cour d'assise de l'Eure a condamné un routier lyonnais qui s'était senti agressé par un automobiliste ivre armé d'un marteau et qui le suivait. Le routier avait lui un révolver. Blessé, l'automobiliste était mort un an plus tard, d'un AVC. Daniel M. a écopé de 14 ans de prison. D'après certains de ses collègues, c'était un conducteur rigoureux, intransigeant, stressé, « survivaliste » et amateur d'armes.

Retour sur les événements. Spécialisé dans la traction de nuit, ce routier qui était âgé de 57 ans en 2021 terminait sa nuit de traction entre Lyon et la Normandie. Alors qu'il se présente à la sortie de Bourg-Achard (Eure) dans la nuit du 13 au 14 septembre 2021, un automobiliste emprunte devant lui le passage (30 km/h) le plus à droite, alors qu'il ne possède pas le badge autoroute. Le camionneur s'impatiente, fait un premier appel de phare.

L'automobiliste adopte un comportement bizarre entre marche arrière et doigt d'honneur au routier qui vient de klaxonner. Après une bordée d'injures de chaque côté, les menaces fusent, mais le routier ne se laisse pas impressionner. La querelle dégénère. Selon la victime Khalid E.K. (49 ans), Daniel aurait brandi un pistolet 7.65 et aurait même tiré un coup de feu en l'air. Le routier fatigué reprend sa route, mais il découvre qu'il est suivi par l'automobiliste, qui s'avérera fortement alcoolisé au moment des faits.

Aux portes de l'entrepôt où Daniel doit livrer, Khalid se dirige vers la cabine du routier en étant armé d'un marteau. Le routier, qui ne préjuge pas des intentions de l'agresseur, n'a pas téléphoné aux forces de l'ordre pour demander une intervention. Il descend de sa cabine et tire sur son agresseur à bout touchant.

Devenue paraplégique, la victime subira un AVC mortel un an plus tard. Outre ce geste inqualifiable, le routier stressé va commettre une série de mauvais jugements qui vont lui coûter très cher. Une fois qu'il a déposé sa semi, il décide de reprendre la route du retour. Son Volvo étant géolocalisé, il est interpellé par les gendarmes au péage de Villefranche (69).

Les enquêteurs découvrent qu'il vit seul. Dans son appartement et dans sa cabine, on retrouve une baïonnette, une matraque télescopique et le pistolet 7.65 qu'il avait récupéré chez son père, décédé. Daniel explique aux gendarmes que durant ce trajet du retour, il avait envisagé le suicide, mais qu'il voulait tout de même expliquer son geste.

Les experts ont confirmé que Daniel, qui avait mal vécu une séparation avec dépôt de plainte contre lui pour violence conjugale, était un dépressif impulsif ! « J'ai honte et j'ai peur », a déclaré le camionneur devant la cour d'assises à Évreux, mercredi dernier lors de l'ouverture d'un procès qui a duré trois jours. On a appris que ce routier, seul et abandonné de tous en prison en attendant son jugement, a été menacé par un codétenu avant de lui retourner la même menace : « Je vais te planter ! ». Ce qui lui a déjà valu une mesure disciplinaire et pourrait bien retarder une libération qui aurait pu avoir lieu à mi-peine.

Vendredi soir, l'avocat général a réclamé 14 ans de réclusion pour homicide volontaire puisqu'un expert médico-légal a déclaré que l'AVC mortel de 2022 de l'automobiliste tétraplégique était la conséquence du tir. Son avis a été suivi puisque Daniel M. a été condamné à 14 ans fermes sans peine de sûreté, avec un suivi socio-judiciaire. Il a toujours nié l'intention de tuer, mais sans parvenir à expliquer son geste. Sur les conseils de son avocat, l'accusé ne fera pas appel de son jugement. - AL

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Voilà le portrait établi par le dessinateur de justice de Paris-Normandie.

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C'est à un péage comme celui-ci que tout a commencé...

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